Leonie, tu es née le 18 novembre. Aujourdh’hui j’ai traversé le couloir de la maternité, le même qu’il y a 11 ans à Avignon. Je me souviens porter ce landau où tes quelques centimètres suffisaient à le remplir. Nous venions d’acquerir notre maison 2 mois plus tôt. Une maison, un deuxième enfant et je me plaisais à performer dans mon travail de photographe. Ta maman prenait le chemin de son travail avec plaisir et investissement. A cette époque elle me répétait souvent « Sachons en profiter, nous mangeons peut être notre pain blanc ». Une visite de suivi chez le docteur de temps en temps et te voilà prête pour aller à la crèche . Tu n’as jamais été malade durant ces belles années. Les maîtresses se succèdent année après année et nous découvrons une jeune fille rigoureuse, intelligente et drôle. Les premiers anniversaires animent notre maison en présence de tes copains et copines. Vos rires et cris raisonnent entre nos murs. Ta curiosité m’etonne très rapidement . Le lundi soir nous avions pour habitude de manger tous les trois avec ta sœur. Vous adoriez que je joue le professeur sur notre grand tableau de classe installé dans notre cuisine. Je me lançais alors dans de grandes histoires sur les rois de France, un rappel en mathématiques ou encore mon vécu de la coupe du monde 1998. Tu entretenais le plaisir de mes récits en multipliant tes interventions parfois très drôles.
Nous allons vous faire voyager pour vous apprendre les différences. Découvrir d’autres gens et d’autres modes de vie. C’est la mer que tu aimes avec son soleil. Nous avons la chance d’habiter entre mer et montagne. Et c’est bien un jour dans la neige que je lâcherais mon tire-fesse en urgence pour te récupérer dans un fossé avec les jambes en éventail contre un arbre. Ta première belle gamelle. 😆
On te voit grandir si vite!. Les disputes avec ta sœur sont parfois mémorables mais tu as toujours su trouver des compromis. Et à ce sujet, tu es forte. Trouver à ton jeune âge, tant de mots à la manière d’un négociateur qui accepte de perdre un peu et surtout de ne pas pouvoir tout gagner.
On te regarde appuyer toujours plus fort sur les pédales du vélo que tu remplaceras peu à peu par ta trottinette de compétition !
Je ne parlerai même pas de mes réveils aux sons de ta trompette. Si tes premières heures avec cet instrument ont été un peu un calvaire pour nous tous😀, ton opiniâtreté à l’entrainement nous a beaucoup plu. Cet instrument n’est pas facile! Nos premiers trios avec ta sœur accompagnés par ta mère qui nous donnait le rythme nous plongeaient parfois dans le grand n’importe quoi. Mais peu importe on aimait cela.
Enfin je finirai par tes 2 autres plaisirs. La cuisine et les couleurs de ton jardin. Tu hérites de ta mère. En grandissant je te vois de plus en plus enfiler ton tablier ou tes bottes pour écouter les précieux conseils de ta maman.
Je disais toujours que nous avancions alors en mode croisière. Ciel dégagé et turbulence zéro.
Mais ce matin c’est bien un fauteuil roulant que je poussais à l’hopital en passant devant la maternité. 2 grosses roues pour te transporter, Léonie. Un appui tête pour retenir ce cou désarticulé et des accoudoirs pour reposer ces bras qui ne bougent presque plus. Tu l’as déjà oublié! Mais il y a une chose que tu n’oublies pas de faire en dépit de ta maladie, rendre heureuse ta famille à tes côtés. On t’aime ❤️❤️❤️
Mon cher Laurent
Je ne trouve pas de mots pour t’exprimer notre soutien bien mince c’est sur.
je vous souhaite encore et encore beaucoup de courage pour soutenir votre petite puce adorée
gros bisous a tous
Annie et Guy